di Le Monde
La tragique litanie des nuits d’émeutes, la flambée de colère de jeunes de quartiers populaires dégénérant en pillages, la violence autodestructrice manifestée, nuit et jour, depuis la mort de Nahel M., le jeune homme de 17 ans tué mardi 27 juin à Nanterre par un policier, soulèvent logiquement l’incompréhension, la crainte et la colère en retour. Les images de chaos diffusées par les réseaux sociaux alimentent à la fois la concurrence dans les saccages et l’indignation que ces derniers suscitent, d’autant que certaines forces politiques s’activent pour exploiter les peurs et avancer des diagnostics erronés et des réponses inadaptées, voire empoisonnées.
La France n’est pas aux prises avec des émeutes raciales ni avec une guerre de civilisation, comme voudrait le faire croire l’extrême droite, qui sait tout ce qu’elle a à gagner à jeter de l’huile sur le feu. Les habitants des cités périphériques de nos villes sont des Français de toutes origines et des étrangers qui n’ont pas choisi d’y être concentrés, mais l’ont été au fil de décennies de politique foncière, de l’urbanisme et du logement.
La « politique de la ville » menée depuis plus de trente ans a cherché à coaliser tous les acteurs et les forces vives des quartiers et a mené une intense campagne de démolition de barres et de tours obsolètes, remplacées par de petits immeubles. Même si elle a connu des impasses et souffre d’un portage politique déficient, elle a transformé le paysage de bien des cités et limité leur décrochage. Mais elle n’a réussi ni à inverser la tendance à la relégation des habitants les plus pauvres ni à doter les quartiers dits « prioritaires » de services publics équivalents au reste des villes.
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