Anno IX - Numero 12
La guerra non è mai un atto isolato.
Carl von Clausewitz

giovedì 21 febbraio 2019

Pourquoi les millionnaires de la Silicon Valley se préparent à la fin du monde

Le survivalisme se répand parmi les millionnaires de la technologie. Puisque la catastrophe se profile à l’horizon, il faut d’ores et déjà s’organiser pour survivre…

di Xavier de la Porte

Ceux qui s’y préparent s’appellent les survivalistes. Mais le survivalisme n’est plus seulement l’apanage de quelques illuminés qui vivent en treillis au fond des bois, il est devenu courant parmi les dirigeants de la Silicon Valley et les grands investisseurs du numérique. C’est ce que raconte avec force précision un grand papier du New Yorker, qui donne envie à la fois de rire et de pleurer.
Steve Huffman, 33 ans, cofondateur de Reddit (une sorte de vaste forum estimé à 600 millions de dollars), s’est fait opérer des yeux parce qu’en cas de désastre, il veut augmenter ses chances de survie sans lunettes ou lentilles de contact.
Chez lui, il a des motos, des armes, des munitions, de la nourriture stockée. “De quoi voir venir un bon moment” explique-t-il. Un ancien haut-cadre de Facebook, lui, s’est acheté quelques hectares boisés sur une île du Pacifique Nord où il a installé générateurs, panneaux solaires, et un tas de munitions. Pas trop loin de zones habitées, parce qu’il a une théorie : on ne pourra pas survivre seul, il faudra former une milice locale. Un dirigeant d’une entreprise numérique préfère ne pas avoir recours aux armes à feu, il prend des cours de tir à l’arc. Un autre, à la tête d’un fond d’investissement, a un hélicoptère avec un réservoir plein, toujours prêt à décoller, et a fait construire un bunker, équipé d’un système de filtrage de l’air. Et il affirme que beaucoup de ses amis font de même. Certains se contentent s’achètent des maisons dans diverses parties du monde, au cas où. Le lieu de repli très prisé: la Nouvelle-Zélande.


Un phénomène marginal ? Pas tant que ça, manifestement. L’un de ces ces néo-survivalistes estime que la moitié au moins des millionnaires de la Silicon Valley se prépare, chacun à sa manière. Mais c’est difficile à évaluer. La plupart préfère ne pas en parler, pour la simple raison que, le jour du dernier jour, ils ne veulent pas ne pas voir débarquer tous leurs voisins. La question, évidemment, est : pourquoi ce phénomène touche-t-il plus particulièrement ces très riches de la Silicon Valley ? J’ai plein de réponses à vous proposer, pour une fois. L’un de ces survivalistes high tech livre une hypothèse : “les gens les plus au courant des leviers qui activent la société comprennent qu’on vit en ce moment sur une très fine couche de glace.” Par exemple, eux plus que les autres savent à quel point nous sommes dépendants des technologies (l’acheminement des denrées par exemple) et combien les technologies sont faillibles (sensibles aux attaques).
C'est moyen rassurant. Mais il y a une hypothèse conjointe : certains craignent un effet backlash des torts que la Silicon Valley a causé à la société américaine dans son ensemble. En gros, ces gens se sont enrichis en automatisant le travail, en reléguant des pans de l’industrie dans l’Histoire, ils craignent une rébellion contre eux (où l’on s’aperçoit que dans leur esprit, la catastrophe n’est pas forcément naturelle, elle peut être aussi humaine….). C'est plus rassurant.

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